Carnet de voyage – L’Inde par Sylvain Bouzat

Hello la compagnie,

J’inaugure aujourd’hui un nouveau type d’article dans la rubrique Voyages, qui je l’espère vous donnera des idées pour votre honeymoon ou juste pour vos vacances. 🙂

Vous le savez, jusqu’à présent la rubrique Voyage du blog, était exclusivement alimentée par mes soins et ma propre expérience de voyage, mes photos et mes récits personnels. Mais comme à mon grand regret, je ne pars pas assez souvent en vacances (ok j’exagère, j’ai quand même beaucoup de chance déjà, je sais je sais), je publie peu de contenus et j’avais envie de remédier à cela. C’est par hasard, l’autre jour grâce à Sylvain Bouzat, un photographe de mariage dont j’ai déjà publié le travail ici, que j’ai trouvé une idée. En effet, ce dernier m’a contacté pour me présenter ses sublimes photos argentiques de voyage, pour lesquelles j’ai eu un coup de coeur et j’me suis dis qu’il serait trop dommage de ne pas vous en faire profiter !

C’est un test, mais si l’idée de ce nouveau format d’articles vous plaît autant qu’à moi, je vous en proposerai d’autres, avec la complicité de talentueux photographes. (Si vous pouvez prendre 1 seconde pour me dire en com votre avis sur la question, ce serait hyper sympa. <3).

Pour accompagner les photos de son voyage en Inde, je vous ai préparé une petite carte qui détaille son itinéraire, ainsi qu’une interview. Bien sûr, si vous avez d’autres questions à lui poser, vous pouvez laisser un commentaire sous l’article, il se fera également un plaisir de vous répondre, il est très sympa. 🙂

L’Inde est un pays que je ne connais pas du tout, mon King rêve d’y aller mais moi, même si les paysages me font rêver, j’ai malheureusement peur d’être trop sensible pour supporter l’extrême pauvreté dont on m’a souvent fait part. Les photos de Sylvain donnent quand même très envie de se faire violence…

Attention les yeux, vous m’en direz des nouvelles.

Amélie

Hello Sylvain, avant de commencer, peux-tu te présenter s’il-te plaît ?

Bonjour ! Je suis un photographe de mariage sur Lyon. J’accompagne des mariés depuis plusieurs années maintenant. Ce que j’aime dans ce métier c’est le contact avec les gens, les familles, les invités. Grâce à un bon contact j’arrive vraiment à me fondre dans la bulle des mariés, c’est pour cela que je capte beaucoup de moments précieux, joyeux et qui ont du sens.

Mais je ne suis pas qu’un photographe de mariage, mais plutôt un photographe curieux et qui explore.
J’ai plusieurs projets photos dont la photo de voyage, au moyen format argentique. Il s’agit d’un appareil photo avec des pellicules spéciales, assez complexe à maitriser mais le rendu est juste incroyable.

J’essaye de conserver une approche sur le vif, alors qu’habituellement le moyen format argentique invite plutôt à des images composées, réfléchies et statiques, je joue sur cette difficulté pour capturer des images avec une vision « docu et moderne » avec les contraintes (que 16 images par pellicules, mesurer la lumière, noter ses pellicules, gérer ses stocks, focus manuel, etc… ) de ce matériel.

Loin des images chirurgicales, retouchées et à mes yeux sans âme, les imperfections et le rendu inégalable des pellicules sont pour moi d’une grande richesse. Et ce mode photographique très peu pratiqué permet de respirer et de rester connecté avec les gens et les endroits.

Je retrouve ainsi le contact avec des étrangers que j’ai développé en photographiant des mariages.

Était-ce ta première fois en Inde ?

J’étais déjà allé en Inde, à New Delhi quelques jours et à Agra pour découvrir le Taj Mahal. Les images que vous découvrez dans cet article sont donc celles de ma deuxième fois en Inde.

Dans quelles conditions as-tu voyagé, étais-tu seul ?

Je suis partie avec une bande de photographes argentique américains. Cela devait être à l’origine un workshop organisé par Jacob Brook, (un excellent photographe argentique, très connu dans le monde) mais il s’est avéré qu’on a vite mis de côté l’aspect formation et nous avons voyagé comme sept copains, avec l’envie de découvrir encore et encore. Il y avait une très bonne cohésion de groupe, on était tous sur la même longueur d’onde. Nous avons vadrouillé simplement en sac à dos, parfois en moto.

Ce voyage a duré combien de temps ? Peux tu nous détailler ton itinéraire ?

C’était en novembre 2017 et le voyage à duré 15 jours. Cela peu sembler très court à première vue mais en se levant à 5h du matin pour avoir les belles lumières puis passer la journée entière dans les rues à marcher, shooter et découvrir, jusqu’au soir sans s’arrêter, les journées étaient très remplies et extrêmement riches en rencontres. Le soir après avoir noté toutes nos pellicules photos, nous nous écroulions dans nos lits, épuisés mais heureux.

Jacob avait organisé l’itinéraire dans les grandes lignes. L’idée était que nous devions tous atterrir à New Delhi puis nous retrouver en ville. Nous sommes restés quelques jours dans le chaos de la capitale, puis nous avons pris l’avion pour 1h20 de vol afin de rejoindre Varanasi, la ville sainte des Hindoues. De Varanasi, nous avons ensuite repris l’avion pour Jodhpur, toujours dans le nord mais cette fois-ci à l’ouest, dans la célèbre province du Rajasthan et de là, nous avons trouvé une sorte de taxi pour rejoindre Pushkar, (toujours le même coin, à environ 4h de route). Enfin, à Pushkar, nous avons loué des motos pour partir à la découverte du magnifique arrière pays, en bordure de désert.

As-tu des conseils à donner à ceux qui souhaiteraient découvrir l’Inde ?

L’Inde est un pays assez spécial, dans le sens que l’on peut détester ou adorer. Lors de mon premier passage, j’en avais eu un souvenir mitigé : j’ai trouvé New Delhi très bruyante, polluée et surpeuplée. Au final je pense qu’il faut y aller en se disant qu’on va en prendre plein les yeux et que chaque situation (bonne ou mauvaise) est une expérience unique que l’on ne peut vivre qu’en Inde.

On peut passer de la puanteur la plus extrême, à un spectacle magique en quelques mètres. L’Inde est le pays le plus dingue que j’ai visité car hyper varié, riche et très peuplé. Il peut se passer des choses que l’on n’aurait jamais imaginé. Il faut garder l’œil ouvert, du recul, et un sens de l’humour toujours aiguisé car il y a vraiment des situations qui peuvent nous paraitre surréalistes à nous petits occidentaux, mais totalement communes en Inde.

Côté budget, Si vous n’avez pas peur de manger dans des petites cantines de quartier et de dormir dans des guesthouses simples, vous n’allez pas vous ruiner, vous vous en doutez, la vie est très peu chère en Inde.

Quels sont pour toi les + et les – de ce pays ?

Pour les + je retiendrais la richesse des couleurs et la vie qui déborde de partout. Je suis fan des couleurs qui ressortent sur les photos argentiques et surtout le rendu Kodak. L’Inde est le pays parfait pour photographier en couleur.

Pour le point négatif, je pense que des gens qui n’ont pas trop l’habitude de voyager peuvent vite se sentir agressé par la foule. C’est un des pays les plus denses au monde et cela se ressent vraiment. Je le déconseille aux agoraphobes.

Ton plus beau souvenir ?

J’ai tellement de beaux souvenirs en tête. J’ai particulièrement aimé les ambiances de Varanasi, tout ces gens qui se baignent le matin dans le Gange ultra pollué. Ce décalage est incroyable et il s’en émane une sensation de très grande sérénité. Il faut se lever tôt avant qu’il n’y ait trop de monde.

Des bonnes adresses à partager ? Les choses à ne pas manquer ?

Je n’ai pas de bonnes adresses en tête, tout va tellement vite en Inde, mon adresse n’existera peut-être plus dans 2 jours. Par contre, je conseille vivement de se lever tôt, les lumières du matin sont magnifiques notamment à Varanasi et à Pushkar. Je vous recommande également de visiter le fort de Jodhpur en fin de journée avec le soleil qui se couche sur la ville.

Si vous le pouvez, n’hésitez pas à louer une moto pour vous perdre sur les petites routes autour de Pushkar. Par hasard, nous nous étions retrouvés dans des superbes villages et nous avons rencontré de sympathiques bergers dans l’arrière pays. Chaque rencontre peut se révéler unique, c’est aussi la magie de l’Inde.

Un grand merci Sylvain pour le partage de ce beau récit et tes images qui donnent tellement envie de découvrir ce pays.

Et pour les photographes amateurs ou plus chevronnés, Sylvain est heureux de vous annoncer qu’il propose à son tour un workshop sur la photographie de portrait et de rue au Népal, du 3 au 11 novembre 2019. Ce workshop est centré sur l’aspect de l’échange et du partage avec les habitants du Népal, la connexion humaine. Si ça vous intéresse, vous pouvez découvrir plus en détail, le programme juste ici.